Et si on pouvait tout recommencer ?
Aujourd'hui, comme depuis beaucoup de temps, je me pose des questions. Et si ? L'infinie question du "si". Merde, la vie est dégueulasse.
Pétages de plomb en vue, crises de larmes incontrôlées, ras le bol, solitude, manque, souvenirs, lassitude, ignorance, impuissance, besoin de vivre pleinement, librement.
Tout va bien ! La vie est une blague et elle se moque de moi. J'en n'ai pas assez eu ?
Aujourd'hui je réfléchie. Qu'est-ce qui est le mieux pour moi ? De quoi est-ce que j'ai réellement envie ? Est-ce que je le sais en fait ? Est-ce que je peux l'obtenir ?
Finalement, j'ai jamais obtenu ce que je voulais réellement. Toujours des barrages, toujours un obstacle à ma liberté, à mon épanouissement. C'est surtout de ça qu'il est question. Heureusement j'ai pas 30 ans. J'ai le temps d'en voir venir, j'ai rien vu encore. Quoique...
Je ferais bien un petit bilan là. Est-ce que c'est bien nécessaire ? Pourquoi pas, histoire de me re-situer.
Je grandis avec un papa alcoolique malheureusement, pas violent heureusement. Sans vraiment s'occuper de nous il fait son chemin, à s'endormir un peu partout où il va. Les rapports sont fermés. On n'est pas câlins dans la famille. Mes parents divorcent à mes 11 ans. C'est visite tous les 15 jours chez papa juqu'à mes 18 ans presque. Entre temps, papa est en cure forcée une première fois mais ça ne suffit pas. La deuxième aboutie. Encore heureux parce que les médecins lui laissaient plus que quelques mois...
Plus tard, Maman rencontre Jean-Claude qui sera le père de Yanis. Résultat, je peux pas le sentir et c'est une atmosphère tendue à la maison pendant des années. Conflits sur conflits avec eux.
De mon côté je suis renfermée, reste cloîtrée dans ma chambre, ne parle pas, m'habille toujours en sombre, ne prends pas soin de moi, m'auto-mutile même, pleure pour un rien, sombre dans la déprime sans piper mot. On ne se soucie pas de moi, tant mieux. Je fréquente les garçons pour faire comme tout le monde, j'essaie d'oublier que je ne les aime pas. Avec eux, je suis bloquée, pas à l'aise, ils me dégoûtent mais faut bien jouer le jeu. Je commence à annoncer autour de moi mon homosexualité, ça passe ou ça casse. Y'a des personnes avec qui ça casse, tant pis pour eux. Finalement, je tombe amoureuse d'une personne qui en aime une autre. Le cercle infernal dure 2 ans. Je m'accroche, me fais du mal et aux autres. Je suis égoïste. 2 ans passent et puis je recontre Yuna. Ma première petite amie. Je m'affirme enfin. Je revis. Je souris. Malgré la distance on se donne les moyens. Petit à petit ma famille apprend que je suis lesbienne et c'est le plus important. Je suis vivante et m'épanouie. Je suis amoureuse. Les mois passent et ils font enfin sa connaissance. Elle est appréciée par ceux qui la connaissent c'est l'essentiel.
Les mois filent et quelques conflits entre maman et moi persistent. Elle veut que je trouve un boulot, je me renfrogne. Je profite de la possibilité de m'échapper pour faire le vide chaque fois. Jusqu'au jour où avec Yuna, on décide que j'irai travailler par chez elle. Je refais mon futur proche avec elle. On est en janvier 2007, je décide de travailler juqu'en août et de reprendre mes études en septembre. Je ne le dis pas à maman parce que je ne lui raconte plus vraiment ma vie même si je sais qu'elle serait contente. Je ne lui raconte que quelques détails. Mais bizarrement, l'éloignement nous rapproche. Alors, le lundi 22 janvier au soir je lui téléphone et je lui dit que j'ai trouvé un travail, que je vais signer le lendemain, qu'à la rentrée je reprends mes études etc. On parle pendant pas mal de temps avec plaisir. Elle était heureuse pour moi, je l'étais aussi à l'entendre. C'était pourtant un coup de téléphone anodain. Oui, mais c'était le dernier...
Le lendemain matin, je sors d'un évènement heureux. Je viens de signer mon contrat mais un coup de téléphone m'arrête sur le chemin. Et je prends une claque sans vraiment y croire. "Maman est décédée"... On est le mardi 23 janvier 2007.
Depuis, c'est le brouillard, j'ai perdu mes repères, je suis faible, je manque constamment de quelque chose, de quelqu'un, je doute de tout, tourne en rond, je n'arrive plus à me recentrer. J'ai mal, comme un membre arraché. Je ne retrouve pas l'équilibre chez Yuna, éloignée de mes amis, ma famille et en Bretagne je ne me sens plus chez moi, les routes me paraîssent étrangères, l'atmosphère étouffante, je ne suis plus à ma place nulle part. J'en souffre. Et le manque, toujours ce manque...
Je me dis vivement la rentrée que j'ai mon appartement à moi. Mon chez moi. Mon chez moi où je pourrais vivre avec Yuna tranquillement. C'est ma seule attente depuis des mois et finalement voilà qu'on nous l'interdit. Merde alors ! Je ne suis pas là pour subir ça aussi. C'est bien ma veine. Je me suis sacrifiée tout ces mois pour qu'on puisse se voir plus souvent sous peine de ne pas se voir du tout, je l'ai fait parce que je le voulais bien sûr, mais il n'empêche. C'est un effort et une preuve incontestable. Je n'ai pas l'impression que quelqu'un s'en soucie. Et aujourd'hui, on nous interdit de vivre ensemble, alors que c'est ce pourquoi je m'étais investie. J'en peux plus moi. Je craque. Et voilà qu'en plus, je ne trouve pas de logement à si peu de temps de l'échéance. C'est la goutte d'eau...
J'ai envie de tout envoyer en l'air. C'est la faute à " pas d'chance" comme on dit. Mon oeil ouais, tout pourrait être simple si...
Et voilà on y vient : "Et si ?"
Il me fait enrager celui là. Qu'est-ce que j'aimerais me défouler dans des moments comme ça !
J'ai la tête qui va exploser. Je suis avec Yuna, la Bretagne me manque, je suis en Bretagne, Yuna me manque. Va vite falloir trouver un compromis parce que je vais plus tenir longtemps.
Aujourd'hui, comme depuis beaucoup de temps, je me pose des questions. Et si ? L'infinie question du "si". Merde, la vie est dégueulasse.
Pétages de plomb en vue, crises de larmes incontrôlées, ras le bol, solitude, manque, souvenirs, lassitude, ignorance, impuissance, besoin de vivre pleinement, librement.
Tout va bien ! La vie est une blague et elle se moque de moi. J'en n'ai pas assez eu ?
Aujourd'hui je réfléchie. Qu'est-ce qui est le mieux pour moi ? De quoi est-ce que j'ai réellement envie ? Est-ce que je le sais en fait ? Est-ce que je peux l'obtenir ?
Finalement, j'ai jamais obtenu ce que je voulais réellement. Toujours des barrages, toujours un obstacle à ma liberté, à mon épanouissement. C'est surtout de ça qu'il est question. Heureusement j'ai pas 30 ans. J'ai le temps d'en voir venir, j'ai rien vu encore. Quoique...
Je ferais bien un petit bilan là. Est-ce que c'est bien nécessaire ? Pourquoi pas, histoire de me re-situer.
Je grandis avec un papa alcoolique malheureusement, pas violent heureusement. Sans vraiment s'occuper de nous il fait son chemin, à s'endormir un peu partout où il va. Les rapports sont fermés. On n'est pas câlins dans la famille. Mes parents divorcent à mes 11 ans. C'est visite tous les 15 jours chez papa juqu'à mes 18 ans presque. Entre temps, papa est en cure forcée une première fois mais ça ne suffit pas. La deuxième aboutie. Encore heureux parce que les médecins lui laissaient plus que quelques mois...
Plus tard, Maman rencontre Jean-Claude qui sera le père de Yanis. Résultat, je peux pas le sentir et c'est une atmosphère tendue à la maison pendant des années. Conflits sur conflits avec eux.
De mon côté je suis renfermée, reste cloîtrée dans ma chambre, ne parle pas, m'habille toujours en sombre, ne prends pas soin de moi, m'auto-mutile même, pleure pour un rien, sombre dans la déprime sans piper mot. On ne se soucie pas de moi, tant mieux. Je fréquente les garçons pour faire comme tout le monde, j'essaie d'oublier que je ne les aime pas. Avec eux, je suis bloquée, pas à l'aise, ils me dégoûtent mais faut bien jouer le jeu. Je commence à annoncer autour de moi mon homosexualité, ça passe ou ça casse. Y'a des personnes avec qui ça casse, tant pis pour eux. Finalement, je tombe amoureuse d'une personne qui en aime une autre. Le cercle infernal dure 2 ans. Je m'accroche, me fais du mal et aux autres. Je suis égoïste. 2 ans passent et puis je recontre Yuna. Ma première petite amie. Je m'affirme enfin. Je revis. Je souris. Malgré la distance on se donne les moyens. Petit à petit ma famille apprend que je suis lesbienne et c'est le plus important. Je suis vivante et m'épanouie. Je suis amoureuse. Les mois passent et ils font enfin sa connaissance. Elle est appréciée par ceux qui la connaissent c'est l'essentiel.
Les mois filent et quelques conflits entre maman et moi persistent. Elle veut que je trouve un boulot, je me renfrogne. Je profite de la possibilité de m'échapper pour faire le vide chaque fois. Jusqu'au jour où avec Yuna, on décide que j'irai travailler par chez elle. Je refais mon futur proche avec elle. On est en janvier 2007, je décide de travailler juqu'en août et de reprendre mes études en septembre. Je ne le dis pas à maman parce que je ne lui raconte plus vraiment ma vie même si je sais qu'elle serait contente. Je ne lui raconte que quelques détails. Mais bizarrement, l'éloignement nous rapproche. Alors, le lundi 22 janvier au soir je lui téléphone et je lui dit que j'ai trouvé un travail, que je vais signer le lendemain, qu'à la rentrée je reprends mes études etc. On parle pendant pas mal de temps avec plaisir. Elle était heureuse pour moi, je l'étais aussi à l'entendre. C'était pourtant un coup de téléphone anodain. Oui, mais c'était le dernier...
Le lendemain matin, je sors d'un évènement heureux. Je viens de signer mon contrat mais un coup de téléphone m'arrête sur le chemin. Et je prends une claque sans vraiment y croire. "Maman est décédée"... On est le mardi 23 janvier 2007.
Depuis, c'est le brouillard, j'ai perdu mes repères, je suis faible, je manque constamment de quelque chose, de quelqu'un, je doute de tout, tourne en rond, je n'arrive plus à me recentrer. J'ai mal, comme un membre arraché. Je ne retrouve pas l'équilibre chez Yuna, éloignée de mes amis, ma famille et en Bretagne je ne me sens plus chez moi, les routes me paraîssent étrangères, l'atmosphère étouffante, je ne suis plus à ma place nulle part. J'en souffre. Et le manque, toujours ce manque...
Je me dis vivement la rentrée que j'ai mon appartement à moi. Mon chez moi. Mon chez moi où je pourrais vivre avec Yuna tranquillement. C'est ma seule attente depuis des mois et finalement voilà qu'on nous l'interdit. Merde alors ! Je ne suis pas là pour subir ça aussi. C'est bien ma veine. Je me suis sacrifiée tout ces mois pour qu'on puisse se voir plus souvent sous peine de ne pas se voir du tout, je l'ai fait parce que je le voulais bien sûr, mais il n'empêche. C'est un effort et une preuve incontestable. Je n'ai pas l'impression que quelqu'un s'en soucie. Et aujourd'hui, on nous interdit de vivre ensemble, alors que c'est ce pourquoi je m'étais investie. J'en peux plus moi. Je craque. Et voilà qu'en plus, je ne trouve pas de logement à si peu de temps de l'échéance. C'est la goutte d'eau...
J'ai envie de tout envoyer en l'air. C'est la faute à " pas d'chance" comme on dit. Mon oeil ouais, tout pourrait être simple si...
Et voilà on y vient : "Et si ?"
Il me fait enrager celui là. Qu'est-ce que j'aimerais me défouler dans des moments comme ça !
J'ai la tête qui va exploser. Je suis avec Yuna, la Bretagne me manque, je suis en Bretagne, Yuna me manque. Va vite falloir trouver un compromis parce que je vais plus tenir longtemps.
6 commentaires:
Pourtant, même si tu n'y crois pas, un jour l'espoir reviendra. Même si tu le refuses et que tu le piétines, si le desespoir vient te harceler encore et encore, de la même manière l'espoir viendra toujours te saluer, encore, et encore, et encore...
Courage Marine!
Je savais pas que tu avais vécu autant de galères, Marine... Courage, c'est tout ce que je peux te dire... Mais pourquoi et comment t'interdit-on de vivre avec Yuna (cela m'échappe) ?
Tiens le coup, en tout cas...
Je connaissais presque toute ton histoire ! Tu es une fille courageuse parce que tu as vécu des choses vraiment pas faciles, et ça me fait dire que vraiment la vie est injuste et qu'on a pas tous les mêmes chances .
Mais Marine , tu sais qu'il y a plein de gens qui croient en toi , qui t'apprécient et qui t'aiment et que pour ceux là et pour toi même , tu vas montrer que toi aussi tu as le droit au bonheur et à la paix interieure .
La roue tourne .... , faut etre patiente , bientot tu l'auras ton havre de paix et de bonheur parce que tu le mérite tant.
Bob et moi te faisons de gros bisous .
Moi tu sais que je crois en toi ! Je t'ai decu un certain nombre de fois en jen suis désolé mais sache que quoiqu'il en soit TOI, tu ne ma jamiais decu ! Je t'aime énormément !
Et t'inquiéte pas, ca s'arrangera !
Bisous
petite forestienne de moi, reste courageuse, tu as du monde autour de toi, même si tu en doutes
ouvre juste les noeils ;-)
je te z'embrasse
*bisou à vous et merci*
Enregistrer un commentaire