Kit et cat

Il existe toutes sortes de chats. Des plus ou moins beaux, des plus ou moins hors du commun, des plus ou moins grands, à poils ou sans poil etc. Les chats se déclinent sous différentes gammes si je puis dire. Mais il en est des plus extraordinaires et surtout des plus rares, les chats aux yeux verrons, les chats à 6 doigts, et le plus spectaculaire, le chat parachutiste.

Deven, notre SuperCat, est un de ceux-là. Unique parce qu'il est le nôtre et exceptionnel parce qu'il est justement parachutiste.

J'ai découvert son don le 2 septembre 2008. Vous me direz "c'est super ça, y'en n'a pas beaucoup des chats qui savent voler !" Mais je vous répondrais "Peur, horreur, frayeur, MALHEUR !"

Je l'ai vu effectuer sa chute depuis le toit de l'immeuble, la peur dans ses membres crispés qui tentaient vainement de s'agripper au rebord de la fenêtre, son regard profond qui me suppliait de le rattraper et heureusement, le sang-froid inné qui lui a permis de se positionner correctement.

Les chats ont cette faculté, grâce à leur sens de la vue hyper développé, d'évaluer les distances et de connaître le moment précis de leur impact au sol lors d'une chute. Grâce à cela, ils peuvent calculer le temps qu'ils ont pour se redresser, se mettre dans la position du parachutiste (corps à plat et pattes écartées) pour un maximum de prise d'air qui ralentit leur descente. Intelligents non ? Ils savent donc exactement quand basculer le train arrière pour une réception sur les pattes arrières puis celles avant et la tête en dernier. Si l'amorti est bien effectué la tête ne touche pas le sol et les dégâts sont la plupart du temps évités.

Malheureusement, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Les chats-parachutistes comme on les appelle s'en sortent généralement bien, sans aucune blessure (suivant la hauteur de la chute cela va de soi). Le pauvre Deven, lui, à 7 mois, n'a pas eu de chance. En plus de subir le choc d'une chute libre du 4ème étage à environ 27m/sec, il a subi celui du choc de son arrière train sur la barrière de protection métallique des piétons contre les voitures sur le trottoir.

Comment vous dire qu'en subissant ça de plein fouet en même temps que lui du haut de ma fenêtre, j'ai ressenti sa douleur ? L'intensité n'était peut-être (et même sûrement) pas la même mais j'ai senti mon coeur s'arracher, ma poitrine se déchirer et mon sang ne faire qu'un tour. Ne me demandez pas comment, en quelques secondes, je me suis retrouvée en chaussettes dehors, tremblantes à souhaits à la recherche de mon Deven, terrorisé, caché au pas d'une porte voisine. J'ai failli mourir en même temps que lui. Et je vous jure, que ces mots ne sont pas trop forts pour exprimer ce que j'ai vécu ce jour là.

Je ne vous raconterai pas les multiples escapades en scooter avec Deven qu'il nous a fallu pour trouver, aux environs de 20h, l'unique hôpital vétérinaire de Bordeaux.

Après diagnostic, le verdict tombe :

- état de choc impressionant

- défauts respiratoires du coeur, des poumons

- fémur droit nettement cassé

- ...

La facture est sâlée. Le montant s'élève à 1200 €.
Comment faire ? Opérer, se ruiner ? Ne pas opérer, le laisser souffrir ? Emputer, payer moins cher ? Les questions ne se poseraient pas si on étaient pas étudiantes, si on avait les moyens.
J'ai laissé passer la nuit, et je me suis démenée le lendemain pour transférer Deven dans une nouvelle clinique, moins chère (moitié moins), plus loin (et encore...) mais plus arrangente.
2 jours après Deven était opéré. En forme, honteux dans sa soufrance mais surtout très câlin. :D

Je vous rassure, aujourd'hui, Deven va très bien, d'ailleurs, il cherche un ou une nounou avec qui jouer à partir de dimanche 26/10 jusqu'à samedi 01/11. Il m'a dit qu'il serait content de vous revoir. Si si, il me l'a dit ! Qui que vous soyez, manifestez-vous ! Vous gagnerez un appartement multifonctions, Internet et le téléphone illimités, quelques réserves de nourriture pour les petits creux et un nounours vivant qui a besoin qu'on le câline et le nourrisse pendant une semaine ! :D